©Diocèse de Moulins

Face à son mari, tête haute, se tient Anne, fille aînée de Louis XI, représentée à l'âge de 38 ans. Comme Pierre de Beaujeu, un mantel écarlate doublé d'hermine est déposé sur ses épaules et lui donne noble allure. Vêtue à la mode de son temps, elle porte une cotte de soie dorée, recouverte par un surcot, deuxième robe sans manches. Le haut du surcot, tout en hermine, est décoré d'une bande de brocart. Sur des losanges sont incrustées des perles et de pierres précieuses enchâssées dans de petits disques d'or. .La couronne et le chaperon qui cache la chevelure reprennent les motifs de la robe : sur un tissu doré, saphirs et rubis, sont encadrés de perles. Visiblement, la décoration de la coiffure et du surcot s'accordent en un même motif.

Les chroniqueurs de l'époque ont souvent relevé avec ironie son goût des tenues "fort chargées de clinquant et de pierreries".

L'écarlate du mantel, l'or de la résille, la nacre des perles de la couronne tranchent avec la blancheur cireuse du visage.

Le front bombé et lisse semble encore plus grand par l'épilation des cheveux à la mode au Moyen-Age. Des cernes accusées creusent la joue, mettant en relief le long profil de son nez très pointu. Au coin des lèvres, le pli des amertumes marque sa figure d'un sceau de dureté. Le peintre a bien su décrire le caractère sans doute autoritaire d'Anne de Beaujeu, femme de tête qui dirigea la France pendant plusieurs années.